Suis-je admissible aux soins à domicile?
Les soins à domicile sont des services offerts aux gens souffrant d’une incapacité temporaire ou persistante, que ce soit physique, psychique ou même psychosociale. Ce soutien a pour but de faciliter la vie de ces patients, éviter les déplacements et l’hospitalisation. Une partie ou voire la totalité des soins requis peuvent être faits à domicile ou dans d’autres milieux de vie comme les résidences pour aînés et les Centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD).
Dans les services professionnels offerts, on y retrouve les soins médicaux. Ils comprennent un suivi assidu d’un médecin auprès des personnes en perte d’autonomie sévère, en soins palliatifs ou en fin de vie. Il y a également les soins infirmiers qui s’occupent de plus petites procédures comme changer les pansements ou bien faire les prélèvements sanguins.
Dans le lot de services offerts on y retrouve aussi l’inhalothérapie, l’ergothérapie, la physiothérapie, la nutrition et les services psychosociaux.
Comment faire une demande?
Le processus de demande de soins à domicile se fait par téléphone auprès des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) de votre région ou à Info-Santé au 8-1-1. Il suffit de laisser un nom et un numéro de téléphone, le retour d’appel se fait dans les 24 à 48 heures qui suivent. Pour l’ouverture du dossier et la demande de services un second appel est fait dans une à deux semaines après le premier appel.
Par la suite, le patient est mis sur une liste d’attente qui peut durer de quelques jours à plusieurs mois. Le service demandé et son importance joue un très grand rôle dans le temps d’attente. Les patients ayant un besoin plus pressant dû à leur état de santé seront priorisés.
Selon l’administration du Centre local de services communautaires (CLSC) de Longueuil, il est fréquent que le premier contact pour une demande de services soit fait par le médecin , un membre de la famille, un travailleur social ou bien un proche aidant. Il est plus rare que le patient lui-même fasse cette demande et ce pour la majorité des CLSC.
La gestion de dossier, une difficulté?
La gestion d’un dossier médical peut être assez compliqué, particulièrement pour les personnes âgées. Selon la priorité du dossier, il y a plusieurs appels, suivis, prises de rendez-vous et documents qui peuvent mettre un gros poids sur les épaules du patient. C’est pour cette raison que plusieurs ont l’assistance d’un proche qui prend en charge le dossier.
C’est ce qu’à fait Véronique Pierre (entrevue en vidéoconférence, le 4 octobre 2020) qui est maintenant proche aidante de sa mère de 74 ans à la suite d’ un accident ischémique transitoire (AIT). Selon elle, il y a une faille dans le système de santé car il est très compliqué pour un aîné de gérer son dossier. Elle compare le système aux Douze travaux d’Astérix en mentionnant le surplus de documents: « Un petit papier par ici, un petit papier par là. On ne peut pas demander à une personne âgée de ne pas passer [à son rendez-vous] s’il n’y a pas son papier.»
Quel est le rôle d’un proche aidant?
Les proches aidants sont des personnes significatives pour les aînés. Une enquête de Statistique Canada menée en 2012 a montré que 28% des personnes âgées de 15 ans ou plus occupent ce rôle. Les aidants naturels assurent un suivi constant dans la gestion des dossiers médicaux, mais aussi financiers.
Le proche aidant est, dans la majorité des cas, un membre de la famille, mais il arrive qu’il soit un ami ou un voisin. Ce dernier effectue des visites sur une base régulière. « Je vais voir maman tous les jours », mentionne Johanne Roy (entrevue téléphonique, le 6 octobre 2020). Ces visites quotidiennes permettent d’éviter la solitude que les personnes âgées vivent.
Pour Véronique Pierre, il était important de trouver une résidence qui accepterait qu’elle emménage avec sa mère afin que celle-ci ne soit pas seule dans son appartement. Elle aide alors mère pour la cuisine et le ménage du logement. Une autre de ses tâches en tant qu’aidante naturelle est d’administrer les médicaments. Ces tâches qu’elle effectue enlèvent une charge de travail considérable à la résidence qui devrait s’en occuper si elle n’était pas là.
Quels sont les défis quotidiens?
Être proche aidant n’est pas toujours une partie de plaisir. Il y a une charge de travail considérable. Johanne Roy et Véronique Pierre le mentionnent toutes les deux.
« Tu dois toujours tout revérifier », explique Véronique. Elle ajoute aussi qu’elle se frappe souvent à un mur, car il y a des erreurs administratives et des manques de communications entre les établissements. Récemment, elle a appris que le dossier de soutien à domicile de sa mère avait été fermé alors qu’elle pensait que ce n’était que le dossier d’ergothérapie qui était clos. Lorsqu’elle a appelé au CISSS, on lui aurait dit qu’elle devait refaire le processus de demande au complet. Cette dernière mentionne qu’elle a eu des difficultés avec d’autres institutions gouvernementales au sujet de dossiers importants pour sa mère.
De son côté, Johanne Roy n’éprouve pas autant de difficultés. La communication avec l’intervenante se fait bien et cette dernière agit rapidement lorsque nécessaire. La mère de Johanne Roy, âgée de 95 ans, reçoit les services de préposés de sa résidence privée. Cependant, ces services sont subventionnés par le CISSS, car ils sont jugés essentiels pour elle. « Ce qui est merveilleux, c’est que maintenant, ils favorisent au maximum les services qui permettent aux aînés de demeurer dans leur résidence », explique Johanne Roy qui est contente que sa mère puisse demeurer dans un appartement adapté à ses besoins.
Dans plusieurs cas, les aidants ont peu d’informations sur les processus. « On ne sait pas toujours où demander », explique Danielle Veillette, mandataire pour sa mère en perte d’autonomie cognitive (entrevue téléphonique, 6 octobre 2020). Cette dernière doit donc s’occuper entièrement de la gestion des dossiers.
Quelles sont les ressources disponibles pour les proches aidants?
Certains organismes sont d’une grande aide pour les proches aidants. Ces derniers peuvent les aider avec les procédures de demandes, mais aussi pour apporter du soutien. C’est le cas entre autres de L’appui pour les proches aidants d’aînés.
L’organisme Aide chez soi, offre aussi des services comme le ménage, l’épicerie et le répit. Ce sont des services qui sont à moindre coût grâce aux subventions du gouvernement.
Finalement, l’intervenante au dossier du CISSS est toujours d’une grande aide. C’est un « must », selon Johanne Roy.
À l’aube d’un second confinement, les aidants naturels se remémorent la situation lors de la première vague de la pandémie. Visites interdites dans les CHSLD, communications difficiles avec leur proche, diminution des services et soins offerts à domicile. La situation dans laquelle les proches aidants en résidences ont été a fait la une des médias pendant plusieurs semaines. Il est à noter, que bien que leur situation ait été moins médiatisé, les proches aidants à domicile ont eux aussi souffert des effets du confinement. Avec la deuxième vague, les aînés et leurs proches aidants devront visiblement s’adapter aux règles sanitaires et développer de nouvelles façons de communiquer.
Sources:
http://www.santelaurentides.gouv.qc.ca/soins-et-services/soutien-a-domicile/
http://www.lavalensante.com/sad/
https://www.ledevoir.com/societe/sante/543365/une-personne-sur-quatre-est-proche-aidante