Quels seront les défis des commerçants pour la période du temps des Fêtes? 

Le magasinage du temps des Fêtes, déjà amorcé par près de 25% des Québécois selon un sondage du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), sera une période qui regorgera de défis pour les commerces de la province. 

Aucune place d’affaires ne sera épargnée par le palier d’alerte maximale (zone rouge) atteint à Montréal. Bars, restaurants, hôtels et commerces de détail écoperont des mesures sanitaires actuelles, comme l’explique le consultant en communication et relations publiques de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), Sébastien Ridoin (entretien téléphonique, 11 novembre 2020). « Le fait qu’il n’y ait pas de rassemblements a des impacts sur les fêtes et événements de rues. Cette année, c’est un gros frein pour les commerçants, parce que ces rassemblements génèrent habituellement de l’achalandage dans les rues », remarque-t-il.

Achats en ligne : le coronavirus semble déjà avoir un impact sur les  habitudes | Coronavirus | Radio-Canada.ca
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Comment les commerces d’ici se préparent-ils au temps des Fêtes en pandémie? 

Ridoin martèle un mot d’ordre pour les entreprises: adaptation. « Les commerces doivent revoir leur mode de gestion. Ça peut être complexe, mais ils bénéficient de programmes d’aide et de financement d’initiative » rappelle-t-il, soulignant également la tenue de diverses campagnes de sociofinancement en cours pour venir en aide aux commerces québécois. 

Plusieurs initiatives voient le jour dans la ville de Montréal pour faciliter le magasinage engendré par les festivités. Par exemple, trois systèmes de casiers Locketgo, permettant aux commerces d’y déposer les achats de leurs clients, ont été installés sur les Promenades Wellington. Ainsi, les acheteurs peuvent récupérer leurs biens, matériels comme alimentaires, sans contact et quand ils le veulent. La Ville de Montréal offre également le stationnement gratuit au Centre-Ville la fin de semaine, pour une durée de près d’un mois. 

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, annonçait en octobre dernier une injonction de 6 millions de dollars pour venir en aide aux commerçants dans les deux prochains mois. Cette mesure vient s’ajouter aux 22 millions de dollars qui ont été investis par la ville dans ce secteur depuis le début de la pandémie.

Promenades Wellington

Les Québécois se tourneront-ils vers l’achat en ligne plus que les autres années? 

Selon un récent sondage de la CQCD, près de 40% des acheteurs ont l’intention de faire leurs emplettes hivernales à la fois en ligne et en magasin. Ce même sondage révèle qu’un peu plus de 40% des acheteurs en ligne choisiront cette option afin d’éviter l’achalandage dans les magasins.

Benoît Gosselin (entretien téléphonique, 10 novembre 2020), père de deux jeunes adultes et enseignant au secondaire, fera partie de ces acheteurs hybrides. « J’achète en ligne un peu, mais pas beaucoup. Ça va en augmentant parce qu’on se rend compte que c’est fiable. Aussi, il y a parfois de bonnes aubaines sur le net comparativement à ce qu’on trouve en magasin », souligne-t-il. Il explique que la pandémie est également un facteur dans la hausse de ses achats sur le web. 

La propriétaire et créatrice de Raplapla, une boutique de peluches tissées à la main située dans le Mile-End, Erica Perrot (entretien téléphonique, 11 novembre 2020), remarque un achalandage moins élevé dans les allées de la boutique: « Beaucoup de gens qui choisissent aussi de commander en ligne et de ramasser leur achat parce qu’ils ne veulent pas nécessairement payer des frais de livraison, mais ne veulent pas passer trop de temps à l’intérieur de la boutique non plus. » 

Pages Jaunes

Les Québécois prioriseront-ils l’achat local pendant cette période particulière?

Selon les données du CQCD, les produits québécois auront la cote auprès des acheteurs, évaluant que presque 60% des achats des répondants seront des produits locaux.  

Benoit Gosselin se dit très ouvert à acheter local, « On a toujours privilégié ça sauf quand on cherche quelque chose de particulier qui n’est pas sur le marché ici. » Ce dernier affirme qu’il est prêt à dépenser un peu plus si cela lui permet d’encourager des commerçants d’ici. « Si on a le choix entre le même produit local ou d’ailleurs, on va opter pour celui qui est local, même si c’est un peu plus cher, parce qu’on préfère encourager l’économie locale. » 

Erica Perrot abonde dans ce sens. « Je ne crois pas que l’ensemble de la population va se forcer à acheter local, mais je crois qu’il y a un bassin un peu plus grand que ce qu’on voit d’habitude qui a été sensibilisé aux bénéfices de l’achat local. » 

Lauriane Lalonde

Les entreprises d’ici peuvent-elles bénéficier des conditions actuelles? 

Malgré les multiples revers qu’apporte la pandémie, Sébastien Ridoin est d’avis que les commerçants peuvent tout à fait bénéficier des conditions actuelles, puisqu’elles forcent les entreprises d’ici à s’adapter et à se réorganiser. Avec la hausse des ventes en ligne, ceux-ci revoient leurs façons de communiquer avec leurs clients et trouvent des moyens de maintenir le contact avec eux. « C’est sûr qu’on voit quand même de bonnes innovations. Il y a l’éveil de l’achat local auprès de la population, mais ça amène une forme de solidarité », dit-il. « Je pense que d’une certaine façon ça aura approfondi le lien entre les résidents et les commerçants, de soutenir leurs adresses préférées ».

Cléa Bourgeois

La situation actuelle incitera-t-elle les Québécois à moins consommer? 

Selon l’étude du CQCD, 40,5% des répondants prévoient dépenser moins cette année que les années précédentes, alors que près de 38% d’entre eux prévoient dépenser autant. Cela dit, près de 30 % des Québécois affirment que leur situation financière s’est dégradée en raison de la pandémie, selon un sondage Orama Marketing pour le CQCD.

Benoît Gosselin, quant à lui, trouve important de donner son attention aux gens qui sont seuls ou qui ont des réseaux sociaux restreints. « Ça peut paraître nono, mais des fois, c’est déjà beaucoup de prendre un peu plus de temps pour ces personnes-là. Avec mes collègues au travail, on échange plus, on prend plus de temps en dehors de nos heures pour prendre des nouvelles et s’écouter. » Celui-ci estime que bien que ce ne sont pas des cadeaux matériels, les personnes à qui il offre son temps en sont reconnaissantes. 

Sources:

https://www.journaldequebec.com/2020/11/10/les-quebecois-pas-moins-genereux-cette-annee?fbclid=IwAR34oTFqWScwhFHC-bkWbBmKGMpbbAWlwTjCHuM9hWf_paMJ_Uc2WgkhoII

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1743395/commercants-montrealais-montreal-ville-aide-financiere