Qu’est-ce que la chute libre intérieure ?

La chute libre intérieure est officiellement un sport depuis 2013 et il permet de voler dans un tunnel qui souffle de l’air pour reproduire de façon presque identique la réalité d’exécution d’une chute libre en parachutisme. Aussi appelée le bodyflight, cette discipline née aux États-Unis découle du parachutisme. Les parachutistes ont commencé à utiliser les simulateurs de chute libre pour s’entrainer à faire de la compétition dans les airs quand la technologie l’a permis. Par la suite, le tunnel dans lequel les gens s’entrainent s’est développé et ce sport est accessible de façon sécuritaire dès l’âge de quatre ans. Au fil des années, certaines compétitions dans le ciel ont été répliquées à l’intérieur du tunnel alors que de nouvelles disciplines se sont ajoutées.

Aujourd’hui, il y a deux catégories de disciplines sportives dans la chute libre. Il s’agit d’une dite formation au niveau compétitif international qui se déroule en équipe de quatre qui est une discipline de vitesse et il y a une deuxième catégorie qui est un ensemble de disciplines artistiques développées dans le tunnel dont le freestyle. Les tunnelistes doivent compléter des mouvements et rester en contrôle de leur corps durant leur performance accompagnée d’une chanson puisque les juges évaluent la difficulté technique, la fluidité et la présentation.

8A73631A-FCA4-4C82-AEC9-D9753B8AF5CB.jpeg François Bertrand-Potvin

Est-ce identique à la chute libre en parachute ?

Pour la championne canadienne de freestyle open en chute libre intérieure, Coralie Boudreault, « on a vraiment l’impression de voler » dans le tunnel (Entrevue, 26 septembre 2018). Par contre, dans le ciel, il n’y a aucun mur, aucune contrainte d’espace. La jeune athlète de 15 ans ne peut pas encore sauter seule en parachute, mais ayant effectué 25 sauts en tandem, elle comprend déjà que le ciel offre plus de possibilités de mouvements. Elle note toutefois la différence majeure du temps de chute entre ces deux disciplines. Alors que la chute libre d’un saut en parachute dure en moyenne 60 secondes, elle peut atteindre 4 minutes d’affilé dans le tunnel. Elle ajoute que la chute libre intérieure permet d’apprendre à être plus précis puisque « tout mini-mouvement de ton corps va te faire bouger ».

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Comment ce sport a-t-il débuté ?

La chute libre est apparue grâce au parachute. Des chercheurs ont pensé qu’ils pourraient reproduire un saut en parachute dans un tunnel qui envoie de l’air. Le parachute a été imaginé par Léonard de Vinci en 1485 et le premier saut a été réalisé le 22 octobre 1797 par André Jacques Garnerin, à Paris, où il s’élançait d’une hauteur de 1 000 mètres. De son côté, la chute libre est toute récente. On ne peut déterminer sa date précise,  mais depuis une dizaine d’années, ce sport est en constante évolution. Lors d’une assemblée annuelle de la Commission internationale de parachutisme, en 2013, la chute libre a été officiellement acceptée en tant que discipline.

Depuis sa création, quatre championnats internationaux ont eu lieu entre 2012 et 2015. Autant des parachutistes que des non-parachutistes pratiquent cette discipline. Pour les parachutistes, le tunnel sert d’outil pour mieux exécuter leurs sauts alors que les non-parachutistes voient ce sport comme une discipline à part entière.

Le Championnat du monde de la chute libre intérieure en est à sa troisième édition en 2018 au Bahreïn, au Moyen-Orient. La première édition s’est tenue en 2015, à Prague, en République tchèque. La deuxième s’est déroulée au SkyVenture à Laval en 2017. L’équipe française a été la grande gagnante de l’édition 2017 en remportant quatre des huit épreuves.

IMG_3264.jpg François Bertrand-Potvin

Est-ce accessible pour tous ?

La chute libre est accessible dès l’âge de quatre ans. Chez SkyVenture Montréal, on peut vivre la partie chute libre pour s’initier à un futur saut en parachute grâce au tunnel. En famille, entre amis ou avec des collègues de travail, il est possible de vivre l’expérience de façon sécuritaire. La chute libre est un sport abordable. À Montréal, pour une personne et deux envolées pour s’initier à la chute libre intérieure, le coût est de 68 $.

Il faut prévoir 2h30 pour l’activité qui comprend d’ailleurs une formation en salle de classe avec un entraîneur, l’équipement pour pouvoir voler, l’envolée et une revue de la séance avec l’instructeur. Pour quatre envolées, l’expérience coute 93,93 $ pour la présente promotion. À prix régulier, la chute libre revient à 118 $.

Peu importe son poids, on peut pratiquer cette discipline. SkyVenture Montréal a mis sur pied un programme spécialisé pour permettre aux personnes dont le poids est supérieur à 230 livres de pouvoir vivre l’expérience au prix régulier de 240, 62 $ qui comprend entre autres un entraineur privé et quatre envolées de 120 secondes.

IMG_0131.jpg François Bertrand-Potvin

Que faut-il investir pour performer dans ce sport  ?

Coralie Boudreault, cumulant plus de 150 heures de tunnel depuis ses débuts, en 2015, est « tombée en amour avec ce sport ». Elle s’est fixée plusieurs objectifs réalisables comme devenir entraîneuse, participer aux championnats mondiaux et peut-être même aux Olympiques de 2024, à Paris. Pour les atteindre, « je dois mettre beaucoup d’efforts, de temps et d’énergie; je dois être motivée ».

La compétition a un prix pour cette jeune athlète : la vie sociale. Elle passe près de 10 heures par semaine à s’entraîner, elle travaille les fins de semaine et va à l’école. « Le plus dur, c’est qu’à chaque fois que mes amis organisent quelque chose, je suis toujours en entrainement, en compétition, au travail, etc., mais d’un autre côté, les amis qu’on se fait dans les camps et en compétition sont des amis extraordinaires qui partagent ta passion. » La championne canadienne participera à la coupe du monde, au Bahreïn, du 26 au 28 octobre 2018. Elle croit avoir de bonnes chances pour le podium dans la catégorie junior freestyle.

IMG_4570.jpg Paris Job

Y a-t-il des chances de voir la chute libre intérieure aux Jeux Olympiques de Paris ?

Si Tokyo présentera de nouvelles disciplines comme le surf, le karaté et l’escalade à l’occasion des Jeux de 2020, Paris le pourra aussi. « Il y a un gros mouvement en ce moment qui travaille à ce que notre sport soit aux Jeux de 2024, mais rien n’est encore certain », indique Coralie Boudreault. « Je ne sais pas vraiment si les chances sont grandes, parce que ce n’est pas un sport énormément connu partout dans le monde, mais je crois que c’est possible justement parce que ça apporterait de la nouveauté. »

Selon le site Eurosport, seul le Comité National Olympique de France pourra choisir les nouvelles disciplines. Il souhaite présenté des sports « qui parlent à la jeunesse » et qui mettent en valeur des sites iconiques de la France et de Paris, plus particulièrement. Les sports ne devraient pas être choisis avant décembre 2020. Il faudra donc patienter encore deux ans avant de savoir si la chute libre intérieure sera présentée aux JO 2024.

Liens utiles :

https://www.youtube.com/watch?v=ZDl1FNh42L4
https://pourquoi.media/posts/le-parachutisme-comme-therapie-403abca5d1b072fff613f1847b16045b
https://paraparisnevers.fr/actualites/jeux-olympique-a-paris-parachutisme/

Sources :

Coralie Boudreault, championne canadienne de freestyle open.

Chutelibre.net

Cspa.ca

Eurosport.fr

Huffingtonpost.ca

Olympic.org

Paraparisnevers.fr

Auteurs/autrices