Pourquoi se lancer dans l’élevage de chiens ?
Avoir un élevage de chiens est une passion. Il faut non seulement être prêt à avoir plusieurs chiens dans sa cour, mais aussi être prêt à s’investir dans leur vie et vouloir leur bien. Au Québec le nombre d’éleveurs s’élève à 8119. Les trois races de chiens les plus populaires sont les Labradors, les Bergers allemands et les Golden retrievers.
« Depuis toujours, j’ai une passion pour les chiens. Par ailleurs, j’ai fait mes études en médecine vétérinaire. On peut donc en déduire que je suis profondément en amour avec ceux-ci. C’est une manière pour moi de redonner à la communauté et de répandre la joie dans la société», explique Michèle Gauvin, éleveuse de Shetlands et de Bergers belges dans la région de Rimouski. (entrevue téléphonique)
Depuis 30 ans, elle prend soin de ses dix chiens (cinq de chaque race). Chaque année, elle a le temps d’aller les faire vacciner et les faire traiter. Selon la grosseur et la race, les chiens bien entretenus peuvent recevoir de trois à sept vaccins par année pour de multiples maladies, dont la rage notamment.
Par ailleurs, Michèle Gauvin pratique plusieurs activités canines qui la poussent encore plus loin dans le monde des chiens, soit les compétitions de beauté et l’agilité. Bref, l’élevage de chien est un mode de vie. Une compétition.
Quels sont les rapports financiers liés à l’élevage ?
« Je peux confirmer qu’un éleveur ne peut pas simplement vivre de son élevage, à moins qu’il ait des activités illégales derrière tout ça* », explique Gauvin. Depuis le début de son élevage en 1989, Michèle Gauvin n’a jamais changé sa technique de vente. 1500 $ pour un Berger belge (plus grand et demande plus d’entretien) et 600 $ pour les Shetlands (plus petits et plus faciles à apprivoiser) Pour un revenu annuel de 8000 $.
Un élevage de qualité n’est pas un emploi. Qui dit chiens, dit entretien. Effectivement, les éleveurs vont dépenser le même montant (ou presque) sur le bien-être des chiens que les revenus derrière l’adoption de l’animal.
Depuis deux ans, des négociations entre les conseils animaux municipaux et le gouvernement provincial ont été entamées afin que les éleveurs des régions aient des compensations monétaires pour couvrir la santé des animaux. Et ce, non seulement avec les chiens mais tous les types d’animaux.
Pourquoi est-il important d’avoir un chien en 2019 ?
«Premièrement, les chiens m’ont permis de découvrir ma passion qui est l’agilité canine. Sans la présence des chiens dans ma vie, je n’aurais pas pu pratiquer ce sport canin que j’aime tant.Deuxièmement, m’occuper d’un chien à tous les jours depuis maintenant 10 ans m’a permis de me responsabiliser. En retour, les chiens me donnent de l’amour, ce qui ne fait que me combler. Ils sont une grande source de bonheur pour moi. Depuis que j’ai des chiens dans ma vie, ils m’ont alors changé en personne plus heureuse et positive, car leur côté fidèle, affectueux et innocent m’inspire», affirme Éloïse Raiche, membre du club d’agilité de la Montérégie et propriétaire de chiens depuis 10 ans.
Au niveau psychologique, l’apport des chiens dans la vie d’une personne représente une partie d’elle involontairement. En 2019, les cas d’anxiété refont surface. Les chiens sont une source de réconfort dominante pour les propriétaires.*
Quels sont les processus d’adoption d’un chien?
Toute personne qui tente d’adopter un chien doit passer à-travers un processus spécifique. Premièrement, remplir un formulaire de quatre pages ou les gens doivent inscrire leurs informations. Deuxièmement, un entretien régulier avec l’éleveur pour un processus d’association avec un chiot. Par la suite, il y’a une période d’adaptation de trois semaines ou l’animal va visiter son nouvel environnement.*
«Il s’agit d’un travail d’équipe. Tu dois t’assurer d’avoir un lien de confiance clair et concis avec la nouvelle famille. C’est important pour l’animal d’avoir un environnement convivial. Si cela ne marche pas, je m’assure de rapatrier l’animal pour lui offrir un meilleur domicile», explique Michèle Gauvin.
Quel est le rôle du chien dans la en 2019 ?
« Les chiens apportent plusieurs bénéfices dans la vie des gens, bien qu’ils soient différents pour chaque personne. Pour certains, ils procurent une grande aide dans leur quotidien. Les chiens Mira, par exemple, sont des chiens guides qui assistent les personnes et qui leur permettent de bien vivre en société. Pour d’autres, les chiens sont un support moral qui apaisent leur anxiété vécue parfois au quotidien. Et, pour des personnes comme moi, les chiens sont une source de bonheur quotidiennement », explique la manieuse.
Pour la plupart des personnes handicapées au Québec (notamment les aveugles) le chien agit comme assistant au quotidien. Pour Éloïse Raiche, le fait d’avoir un compagnon à ses côtés lui permet d’avoir une routine ainsi que s’instaurer un mode de vie. Pour elle, il est important d’avoir un petit moment avec son chien à chaque jour.
« Le fait de flatter des chiens et, ainsi, de ressentir l’amour qu’ils ont pour moi me permettent de déconnecter de la réalité et de prendre un moment pour relaxer dans la journée », ajoute-t-elle.
Le Devoir
La controverse derrière les pitbulls a-t-elle affecté le monde de l’adoption ?
« Les opinions publiques quant aux récentes controverses face aux pitbulls sont mal menées», explique Gauvin. Selon elle, le blâme est envers l’éleveur. «Les lois municipales par rapport aux muselières ne devraient pas êtres mises de l’avant », ajoute-t-elle.
En élevage, surtout celle de pitbulls, certaines portées sont plus faciles à amadouer que d’autres. Toutefois, ce n’est pas cette race qui a causé le plus de problèmes au fil du temps. En 1997, les cas de morsures les plus fréquentes étaient de Bergers allemands, les Épagneuls cocker et les Rottweilers au Québec.
Le processus d’élevage est très important dans le développement du chien. Il est important de prendre du temps pour créer un lien avec son animal, établir un lien de confiance avec lui. Étant vétérinaire, Michèle Gauvin accuse le volet pharmaceutique de prescrire des médicaments trop rapidement. La cause principale, l’anxiété canine. Elle poursuit en affirmant que la société ne laisse pas assez de chances aux canins, eux qui ne comprennent pas l’entièreté de la réalité qui les entoure.« La qualité de l’éleveur est primordiale dans le comportement des chiens.»