L’industrie du commerce en ligne connaît-elle une hausse?
L’année 2020 a été très fructueuse pour l’industrie du commerce en ligne. Avec la pandémie, le confinement et les commerces fermés, plusieurs consommateurs se sont installés sur leur ordinateur pour effectuer leurs achats en ligne. C’est le cas entre autres d’Esther Lehoux (Échange de courriels, 24 novembre 2020). « La pandémie y est pour beaucoup, car il est plus difficile de se déplacer pour faire notre magasinage » mentionne-t-elle en ajoutant avoir l’intention de continuer cette façon de faire ses achats après la pandémie.
Ainsi, Statistique Canada prévoit que les ventes en ligne de 2020 dépasseront le record de l’an dernier si la tendance se poursuit jusqu’à la fin de l’année. La pandémie a poussé 34% des petites entreprises à ouvrir leur boutique en ligne qu’après le début du premier confinement en mars dernier, selon des données publiées par PayPal Canada. Déjà à la fin du mois de mars, le commerce en ligne vivait une augmentation de 118% par rapport au même moment en 2019, indique Adviso dans une étude.
« L’achat en ligne, cueillette en magasin ou en bord de trottoir, s’est développé de manière fulgurante. C’est une formule que les Québécois aiment beaucoup », explique Jean-François Belleau (Entretien zoom, 18 novembre 2020), directeur des relations publiques et gouvernementales du Conseil canadien du commerce de détail. Cette technique d’achat en ligne gagne en popularité pour ses nombreux avantages, tels que l’économie de temps.
Avantages et désavantages : pourquoi choisir d’acheter en ligne?
La possibilité de faire des achats en ligne dans le confort de la maison est un avantage qui revient souvent lorsqu’on discute avec des consommateurs. « Un des avantages les plus importants à mon avis c’est que peu importe où se trouve ce que tu veux acheter dans le monde il y a possibilité de l’avoir quand même. Aussi, le magasinage en ligne permet de le faire dans le confort de notre maison », dit Rachel Labbé (Échange de courriels, 25 novembre). La jeune femme explique aussi qu’elle fait davantage d’achats en ligne depuis le début de la pandémie. Elle fait de l’achat sur internet entre autres de vêtements, d’accessoires de téléphone, d’épicerie.
Le commerce en ligne peut devenir un avantage dans les régions éloignées qui ont accès à moins de magasins. C’est d’ailleurs pour cette raison que Carl Castonguay (Entrevue en personne, 25 novembre 2020), propriétaire d’Aiguisage Pro-Formance à Boisbriand, a ouvert sa boutique en ligne en mars 2020 tout juste avant la pandémie. « [La motivation de partir une boutique en ligne était] de pouvoir atteindre les gens qui sont plus en région pour des accessoires de patinage, des gens qui n’ont pas de boutique près d’eux », explique-t-il en ajoutant que la clientèle de son site provient principalement des régions plus éloignées.
Pour Louise Allard (Entrevue en personne, 25 novembre 2020), une consommatrice, l’achat en ligne n’est que temporaire. « Si ça revient comme avant, c’est sûr que moi j’aime mieux voir et toucher », explique-t-elle. C’est d’ailleurs un inconvénient qui revient souvent lorsqu’on questionne les consommateurs sur le commerce en ligne. Plusieurs indiquent qu’il est plus difficile de magasiner sans pouvoir voir la qualité du produit ou la grandeur du vêtement.
Livraison : Que se passe-t-il avec nos colis?
« On sait que les Québécois sont très sensibles aux délais de livraison, nos chiffres de sondage nous le disent. Pour un Québécois moyen, le délai de livraison peut faire changer sa décision d’achat », explique Jean-François Belleau misant sur l’option « ramassage en magasin ». Cette option permet au consommateur de choisir le moment où il pourra récupérer ses items sans avoir à faire le magasinage sur place.
« Bien que la livraison à domicile comporte plusieurs avantages, les colis laissés au pas de la porte sont quant à eux à risque d’être volés », indique le service de police de la Ville de Montréal sur son site web. Ceci se produit généralement lorsque l’acheteur n’est pas présent lorsque son colis est déposé devant sa porte, mais aussi lorsqu’il n’entend pas le livreur sonner à la porte.
Selon un sondage effectué par FedEx, trois personnes sur dix disent s’être fait voler un colis alors que l’an passé c’était une personne sur quatre.
Choisir ses aliments en ligne, une nouvelle réalité?
Les épiceries ont elles aussi vu une grande augmentation du côté de leurs commandes en ligne. « C’était surtout dû à la peur de la pénurie et la nouveauté du virus qui effrayait les gens à rester chez eux et à utiliser les services de livraison », explique Amélie Veillette-Chaumont (Échange de courriels, 24 novembre 2020), ancienne employée de IGA qui a vécu la première vague de pandémie. Selon les comptables professionnels agréés (CAP), on comptait seulement 4% des Canadiens qui faisaient l’épicerie en ligne et ce chiffre a bondi à 22% suite à la pandémie.
Ayant vécu cette hausse, l’épicerie Métro a investi 137M$ pour ses commandes en ligne. La franchise a également annoncé la semaine dernière qu’elle ouvrira un nouveau magasin l’été prochain dédié au commerce en ligne à Montréal. Dans un communiqué, le président et chef de la direction de Métro, Eric R. La Flèche, s’exprime sur le rôle de cette épicerie: « Cette ouverture représente la prochaine phase de notre stratégie omnicanale, ajoutant de la capacité dans une grande zone urbaine en exploitant notre modèle d’assemblage en magasin ».
Les achats de Noël seront-ils effectués dans le confort de notre maison?
Le temps des fêtes qui débute, plusieurs auront un choix à faire : acheter en ligne ou en magasin. Alors que divers continuent les achats sur place, une étude de Logit Group démontre que 81% des canadiens feront une partie de leurs cadeaux de Noël en ligne cette année. On y retrouve de même que 35% des Canadiens qui n’ont jamais acheté en ligne allaient le faire pour le temps des fêtes. Ce qui démontre bien l’augmentation et l’ampleur que prend le commerce en ligne.
Plusieurs décident de faire un mélange, soit en ligne et en magasin. « J’ai la fait la moitié en ligne et là je suis en train de terminé en magasin », dit Louise Allard alors qu’elle fait le tour des magasins d’un centre d’achat.
Le futur est-il en ligne ou en magasin?
Dans un futur plus éloigné, il est à se demander si l’engouement du commerce en ligne perdurera après la pandémie. Plusieurs ayant commencé les achats en ligne à cause de celle-ci y ont pris gout et comptent continuer une fois la pandémie finie. « Oui je vais continuer, car je trouve ça plus accessible. Tu peux voir plus facilement les aubaines et comparer avec d’autres magasins » s’exprime Amélie St-Pierre (échange de courriels, 24 novembre 2020), qui avait commencé le commerce électronique suite au confinement. Selon un sondage mené par CROP à la demande La Presse, 71% des répondants ont affirmé qu’il continuerait d’acheter en ligne à la même fréquence qu’actuellement après la pandémie. De plus, 9% ont mentionné qu’ils allaient augmenter leur fréquence d’achat.
D’autre part, il est difficile de penser que, suite à sa popularité et sa place grandissante, le commerce en ligne perde de nombreux consommateurs aux magasins sur place. « Le commerce en ligne, oui c’est là pour rester c’est sûr et certain, mais il faut que le secteur d’activité fonctionne », mentionne Carl Castonguay qui œuvre dans un secteur présentement à l’arrêt, le patinage. Il ajoute cependant que la clientèle près de sa boutique préfère se déplacer pour voir le produit avant de l’acheter.
Sources
https://uniquefm.ca/infos-unique/vol-de-colis–un-phenomene-en-hausse–29154
https://spvm.qc.ca/fr/Fiches/Details/Vol-de-colis
https://www.cpacanada.ca/fr/nouvelles/magazine-pivot/2020-06-24-apres-covid-19-epicerie
https://www.lapresse.ca/affaires/2020-10-13/commerce-en-ligne/les-quebecois-y-ont-pris-gout.php
https://www.adviso.ca/blog/affaires/covid19-ecommerce-qc/
