Qui sont ces espoirs chez le Canadien de Montréal ?

Depuis la création du Canadien de Montréal en 1909, nombreux sont ceux qui ont été repêchés et développés à Montréal.  Le Canadien, c’est 24 coupes Stanley remportées au cours de leur histoire. Or, depuis 1993, le Canadien n’a pas remporté l’emblème suprême du hockey.

À l’aube de la saison 2018-2019 de la Ligue nationale de hockey, les jeunes joueurs du Tricolore prennent de plus en plus de place au sein de l’équipe. Le Canadien met plus d’emphase sur le repêchage au cours des dernières années.  Jesperi Kotkaniemi, Ryan Poehling, Jake Evans, Jesse Ylonen et la plus récente acquisition par voie de transaction, Nick Suzuki, pourraient permettre à cette équipe de renouer avec le succès à long terme.

Le Canadien a démarré son calendrier préparatoire sur une bonne note en défaisant les Devils du New Jersey par la marque de 3 à 1. D’ailleurs, Jesperi Kotkaniemi a marqué son premier but à son premier match avec l’équipe. Puis, dans la rencontre suivante, le Tricolore a connu des difficultés et il s’est incliné 5 à 2.

Le journaliste chez TVA Sports,  Renaud Lavoie, affecté au bleu-blanc-rouge depuis la fin des années 1990 a choisi un joueur parmi ceux-ci qui a le plus de chance de percer l’alignement du Canadien avant ses compatriotes. «Si j’avais à choisir, ce serait Poehling, mais ça ne sera pas à court terme.» (Entrevue téléphonique, 18 septembre 2018).  Ryan Poehling est un centre gaucher repêché au 25e rang lors de la première ronde en 2017. L’Américain va endosser l’uniforme des Huskies de St.Cloud State au niveau universitaire pour une troisième saison consécutive.

shaw.jpg Pier-Carl Rancourt

Pourquoi est-ce que peu d’espoirs se taillent une place avec la Sainte-Flanelle ?

Plusieurs jeunes joueurs avec un beau potentiel ont eu une carrière très courte avec le Canadien. Par exemple, Louis Leblanc, Jarred Tinordi et Michael McCarron ne sont jamais devenus les joueurs qu’on promettait. Par contre, Michael McCarron a toujours la chance de le faire. Renaud Lavoie croit que son coup de patin s’est grandement amélioré par rapport à l’année dernière. «Avant de dire qu’il ne commencera pas la saison à Montréal, il faut être prudent.»

Peu de jeunes joueurs connaissent de grandes carrières à Montréal et Renaud Lavoie croit qu’on leur donne des chances beaucoup trop rapidement. «On accélère le processus parce que ce sont des choix de première ronde, mais à chaque fois qu’ils arrivent à un niveau supérieur, ils ne sont tout simplement pas prêts pour la Ligue nationale.»

Le dernier joueur repêché chez le Canadien qui a connu beaucoup de succès à Montréal pendant une longue période est Brendan Gallagher. Il a été sélectionné en cinquième ronde en 2010. En carrière dans la LNH, l’attaquant a récolté 239 points, dont 118 buts en 406 parties.

Selon un classement couvrant les activités de la LNH entre 2008 et 2015 fait par Radio-Canada, le bleu-blanc-rouge se classait au 29e rang sur 30 équipes quant au nombre de parties disputé par ses espoirs sélectionné au repêchage.

jonathan marchessault.jpg USA TODAY Sports

Y’a-t-il d’autres options que le repêchage ?

Les options de développer des joueurs dans sa propre cour se font rares de nos jours. «C’est comme essayer de trouver un Martin St-Louis qui n’a jamais été repêché, explique Renaud Lavoie. Ça n’existe presque plus. Les équipes les identifient  très rapidement.» Il y a une dizaine d’années, il était possible de rapatrier un joueur qui avait été oublié lors du repêchage. Par exemple, Jonathan Marchessault et Yanni Gourde sont deux beaux exemples de joueurs qui n’ont jamais été repêchés et qui connaissent du succès dans la LNH. Gourde a dépassé les 100 parties jouées tandis que Marchessault a atteint la barre des 200 parties disputées jusqu’à présent dans leur carrière respective.

Par contre, Renaud Lavoie n’a jamais vu une situation comme celle-ci arriver à Montréal. «Je ne connais pas de joueurs qui ont fait un camp d’entraînement chez le Canadien qui n’avait pas été repêché et qui ont par la suite connu de grandes carrières.»

comlexe bell.jpg Pier-Carl Rancourt

Pourquoi est-ce que les francophones sont de plus en plus en baisse dans la LNH ?

De plus en plus d’équipes de la Ligue nationale de hockey font davantage confiance à la Ligue de hockey de l’Ontario et aux collèges américains. Par exemple, en 2005, 42 joueurs de la Ligue de l’Ontario ont été sélectionnés au repêchage de la LNH tandis que la LHJMQ a vu 23 de ses joueurs être choisi par une équipe professionnelle. En 2017, 41 joueurs de la OHL ont trouvé preneur alors que la LHJMQ a vu 14 joueurs seuelement être repêchés dans le circuit Bettman.

Renaud Lavoie estime que c’est la faute de la LHJMQ si peu de Québécois sont repêchés dans la grande ligue. «Il y a trop d’équipes dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. C’est trop facile de jouer dans cette ligue quand tu as du talent.»

joel-bouchard-2.jpg La Presse canadienne, Ryan Remiorz

Qu’est-ce que le Tricolore doit changer pour améliorer son développement ?

Le travail pour améliorer le développement de ses joueurs au sein de son équipe a déjà été amorcé. En effet, le 17 mai 2018, le Rocket de Laval a embauché un nouvel entraîneur-chef en Joël Bouchard. Le Québécois a connu beaucoup de succès au niveau junior avec l’Armada de Blainville-Boisbriand, alors qu’il a conduit cette équipe à deux finales consécutives. Il est reconnu pour son excellence à développer les jeunes joueurs.

«Le développement passe par les entraîneurs au niveau mineur, estime Renaud Lavoie. Je suis certain que ça va fonctionner et que les changements vont être très profitables.»

glace CH.jpg Pier-Carl Rancourt

Que s’est-il passé avec les choix de première ronde du Canadien ?

Le Canadien n’a pas eu de chance avec plusieurs de ses choix de première ronde. En effet, Andrei Kostitsyn, Kyle Chipchura, David Fischer, Louis Leblanc et Jarred Tinordi n’ont pas réussi à s’imposer dans la Ligue nationale et connaître une grande carrière. Andrei Kostitsyn est celui qui est resté le plus longtemps alors qu’il a joué pendant six saisons avec le Tricolore avant de s’envoler vers l’Europe. De son côté, David Fischer n’a jamais donné le moindre coup de patin dans la LNH.

Les plus récents choix au repêchage au cours des dernières saisons pourraient changer la tendance.  Nikita Scherbak, Noah Juulsen, Victor Mete, Ryan Poehling et Jesperi Kotkaniemi pourraient devenir le noyau de l’équipe à long terme.

Sources : 

www.hockeydb.com

www.lanouvelle.net

ici.radio-canada.ca

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