Qu’est que cela représenterait pour Montréal, une équipe de la NBA ?

Cela apporterait une nouvelle dynamique dans la ville. Le basket n’est pas un sport culte du Québec, mais il est très populaire, puisqu’il y a plus de 35 000 membres qui font partie de la Fédération de Basketball du Québec.  «Ce sport gagne à devenir de plus en plus populaire», déclare Philippe Chagnon, un entraîneur de la catégorie sénior dans l’Association de Basketball de Lanaudière (entrevue 15 octobre 2018) .nouvelle vision de Montréal serait véhiculée grâce à ce sport, puisque cela attire un autre type d’auditoire. «Montréal, une ville 100% hockey pourrait devenir de plus en plus une ville de ballon», lance-t-il. La NBA (National Basketball Association) peut donner un assez bon spectacle pour faire en sorte que la demande soit plus élevée que l’offre pour les Montréalais. De plus,  cela rapporterait un profit, pusique, par exemple, aujourd’hui, un billet pour aller voir les Nets de Brooklyn contre les Knicks de New-York peut coûter jusqu’à 200$ US. Donc, les prix seront semblables pour le Centre Bell. Montréal est le septième marché le plus attrayant pour posséder une équipe de la NBA.

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Quels en seront les coûts ?

Selon Michael Fortier, avocat et ancien ministre du Commerce international du Canada au sein du gouvernement conservateur de Stephen Harper,  le consultant et ancien vice-président directeur du Canadien de Montréal Kevin Gilmore et le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, les coûts pour accueillir une équipe professionnelle de basket à Montréal seraient entre 1,5 et 2 milliards de dollars américains. Le chef de la direction de Garda World, Stéphane Crétier, veut investir 10 % de la somme pour arriver au but. Les hommes d’affaires sont prêts à recevoir des investisseurs de partout dans le monde. «C’est une course aux financements», déclare Michael Fortier lors d’une entrevue avec Bernard Drainville au FM 98,5.  Selon lui, l’argent ne sera pas difficlement trouvable.  De plus, ce ne sont que des investisseurs qui sont sollicités et non l’argent des contribuables, sauf, bien sûr, pour les billets qui risquent de se vendre aux mêmes prix que les billets vendus aux États-Unis. «Honnêtement, je suis prêt à payer cher pour avoir un billet de la NBA aussi proche qu’à Montréal», souligne Philippe Chagnon.

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Est-ce que cela intéresserait les citoyens ? 

Sachant que la NBA n’envisage pas agrandir son territoire, pour l’instant, Montréal veut être prête à toute évantualité.  «Cela ferait plaisir à tellement de monde», déclare Philippe Chagnon.  «Ce sport n’est pas très populaire à la télévision, mais il y a tellement de joueurs amateurs qui iraient voir les matchs», ajoute-t-il. Ce dernier affirme que ce sport est tellement joué dans les écoles et dans les parcs qu’il est certain qu’il sisciterait un intérêt des citoyens. Les Montréalais n’hésiteraient pas à débourser de bonnes sommes pour aller voir un match de la NBA au Centre Bell, à voir les grandes foules lors des matchs de hockey, croit-il. Évidemment, les partisans de hockey resteront des partisans de hockey, toutefois, le nombre d’amateurs de basketball est aussi très fort. Michael Fortier, affirme lors d’une entrevue au FM 98,5 que la ville est remplie de partisans qui n’attendent que cela. Lors du dernier match de la NBA, au Centre Bell, il y avait 20 526 personnes le 10 octobre.

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Et l’équipe de baseball, elle ?

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, se dit aussi enthousiaste à avoir une équipe de baseball de la MLB (Major League of Baseball) que son prédécésseur Denis Coderre. Elle déclare aussi être très ouverte à avoir une équipe de la NBA et même d’autres sports. Toutefois les plus grandes différences entre l’acquisition d’une équipe de la MLB et d’une équipe de la NBA sont le plafond salarial et les salaires.  Dans la NBA, pour les 30 équipes le minimum salarial d’un joueur professionnel est de 75 000$, mais la moyenne est de 8,5 millions de dollars.  De leur côté, les joueurs de baseball sont payés, en moyenne, 4 millions de dollars annuellement. Le total de la masse salariale des 30 équipes de la MLB en 2017 s’élève à 4 milliards de dollars. Tandis que pour la saison 2017-2018, la masse salariale de la NBA était de 99 millions de dollars. «Cela ne coûte rien jouer au basket, c’est ce que j’aime de ce sport. Le plus cher, c’est le ballon», lance Philippe Chagnon. C’est pourquoi, une équipe de basketball professionnelle serait probablement plus intéressante pour les dirigeants de la ville si on considère seulement les coûts. 

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Le Centre Bell peut-il se permettre autant d’activités ?

Avec tous les matchs de hockey et les nombreux spectacles donnés au Centre Bell, c’est à se demander si le nouveau Forum peut aussi accueillir des matchs de basketball. Selon  Michael Fortier, cela est possible, puisque ce dernier affirme qu’il s’est entrenu avec Goeff Molson qui est prêt à partager son « terrain de jeu » avec la NBA. Bien que cela se produit déjà une fois par année avec une partie hors-saison de la NBA. La plus récente partie était un face-à-face opposant les Raptors de Toronto, la seule équipe canadienne, et les Nets de Brooklyn devant une grosse foule au Centre Bell. La patinoire des Canadiens a dû être cachée par les planches de bois du terrain de basket de la NBA. De plus, le groupe d’hommes d’affaires et la mairesse de Montréal affirment que le Centre Bell sera le secteur d’activités de la NBA à Montréal.

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Est-ce que Montréal est prête ?

C’est le but premier des hommes d’affaires et investisseurs: rendre Montréal prête si la NBA étend son territoire. Montréal est déjà un ville sportive, donc le basketball serait le bienvenu. Sachant que le sport est un secteur sous-traité pour la ville, Montréal est de plus en plus enclin à être la terre d’accueil d’une equipe en expansion de la NBA. Seulement les Canadiens de Montréal font partie d’une grande ligue nationale, c’est pourquoi Montréal est disposée à reçevoir une expansion de la NBA.  «Tous les secteurs du Québec, ou presque, ont leurs ligues amateurs de basketball, je pense que Montréal peut se permettre une ligue professionnelle», déclare Philippe Chagnon. Michael Fortier, affirme que Montréal a «une population jeune, multilingue, multiculturelle qui est parfaitement adaptée à la démographie du basketball». 

Sources :

98,5 ,NBA à Montréal : «On a le bon profil» – Michael Fortier, 10 octobre 2018.

Le Devoir, Montréal, ville de basket?, 11 octobre 2018.

Radio-Canada, Si la NBA lance un processus d’expansion , Montréal souhaite en faire partie, 10 octobre 2018.

RDS, Valérie Plante se voit bien partenaire d’un retour du baseball, 6 avril 2018. 

Journal de Montréal, Montréal rêve à la NBA, 10 octobre 2018.

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